
Le laser épilatoire
Généralités, mécanisme d'action, conséquences pratiques, contre-indications, suites normales, effets secondaire, modalités de traitement.
Généralités
L’épilation par laser pratiquée depuis les années 1990, a dorénavant fait ses preuves.
La photo-épilation va améliorer le confort et la qualité de vie des patients qu’ils soient
simplement gênés par une pilosité « indésirable » ou qu’ils souffrent de réelles
pathologies telles que l’hypertrichose, l’hirsutisme, les folliculites..
Les résultats peuvent varier en fonction du sexe, de l’âge, de la zone traitée et des modifications
hormonales.
Dans une même zone tous les poils ne sont pas à la même phase ni implantés de manière homogène à la même profondeur. Ils suivent chacun séparément ce que l’on appelle leur cycle pilaire et le laser ne pourra pas tous les détruire en une séance... Le poil possede plusieurs stades de croissance. ( anagène= pousse, catagene= repos et telogene= chute) Ces cycles s’etalent sur 5 à 18 mois suivant les zones.
Mécanisme d'action
L’énergie lumineuse, monochromatique des lasers ou polychromatique des lampes pulsées, va être absorbée par la mélanine située dans le bulbe pilaire et transformée en chaleur. Le but est en effet de détruire par effet thermique les structures germinatives profondes (bulbe et bulge) du poil de façon à ce qu’il ne puisse plus repousser, sans endommager les autres structures de la peau. C’est la partie intra-cutanée de la tige pilaire qui conduit la chaleur jusqu’aux structures germinatives pour les détruire.
Conséquences pratiques
Durant la séance, le bulbe pilaire est nécessaire à l’efficacité du traitement et il ne faut pas faire, avant une séance laser, d’épilation à la cire ou à la pince. En revanche, on peut utiliser sans problème , des ciseaux ou le rasage, qui laissent la tige pilaire dans le follicule. Les poils en phase anagène (de croissance) sont les plus sensibles à l’effet du traitement laser car ils sont plus riches en mélanine et plus haut situés dans la peau. Ils ne représentent que 20 à 70 % des poils dans une zone donnée à un temps donné.
Il faut donc répéter les séances.
En général on traite les patients toutes les 6 à 12 semaines en fonction des zones. Le nombre total de séances dépend de la couleur de la peau, de la zone traitée.
En moyenne le traitement nécessite entre 4 et 8 séances.
Des séances d’entretien (plus espacées) peuvent être nécessaires surtout au niveau des zones hormono-dépendantes comme le visage ou chez l’homme. D’une manière générale, les résultats sont plus longs à obtenir sur les zones hormono-dépendantes, surtout si les femmes présentent un excès d’hormones masculines (hyperandrogénie), qui n’est pas traité.
La meilleure indication à l’épilation laser est le patient à peau claire et poils foncés. Les poils blancs ne peuvent pas être traités (pas de cible mélanique), les poils blonds ou roux mais également les poils fins sont plus difficilement traitables car il y a moins de « cible » pour le rayon lumineux.
Les patients bronzés, métissés ou noirs sont plus difficiles à traiter. Dans ce cas, le rayon laser rencontre en premier la mélanine de la surface de leur peau avec un risque de croûtes et de dyschromies. Ils nécessitent l’utilisation de lasers spécifiques : laser Nd:YAG
Contre-indication
• Peau bronzée essentiellement
• La grossesse n’est pas en soi une contre–indication mais n’est pas le meilleur moment pour traiter (on attend le retour de couches avec une stabilisation hormonale)
• Les patients atteints de vitiligo doivent le signaler au médecin car ils risquent de développer un phénomène de Koebner (apparition de taches blanches définitives sur les zones traitées par laser).
Suites normales
• Sensation de coup de soleil (quelques heures en général, au maximum 2 jours)
• Rougeurs et gonflements pendant 1 à 24 heures
• Petites croûtes. Une crème cicatrisante et hydratante doit être appliquée, respect de la photoprotection pendant 8 jours apres l’épilation laser.
Effets secondaires
• Croûtes et petites cloques passagères
• Tâches brunes ou claires transitoires (quelques mois)
• Eczéma (allergies à la crème anesthésiante, au gel de contact ou aux débris pilaires eux-mêmes...) ou urticaire avec regressions en quelques jours.
• Petits troubles vasculaires sans gravité (livédo, ecchymoses, thrombose de varicosités)
• Folliculite (inflammation du poil)
• L’hypertrichose paradoxale est l’apparition de poils fins sur la zone traitée par laser épilatoire ou en périphérie de la zone traitée. C’est un effet indésirable rare survenant le plus souvent au niveau du visage chez des patientes à peau foncée et avec une instabilité hormonale. Il est aléatoire, nécessite plus de séances (parfois 20) qui seront alors à la charge du patient.
Modalités de traitement
Le patient porte des lunettes de protection oculaire afin de prévenir tout risque oculaire lié à l’utilisation du laser. La zone doit être propre et préalablement rasée (si possible 1 à 3 jours avant la séance pour que la peau ne soit pas irritée et que l’émergence des poils soit visualisable).
La pièce à main laser est placée au contact de la peau et émet l’impulsion lumineuse. Une sensation de picotement, de coup d’élastique ou de brûlure très brève est ressentie. L’effet recherché par le médecin est la formation de petites zones d’œdème ressemblant à des piqûres d’ortie autour des orifices pilaires. Le poil est carbonisé ou vaporisé selon le laser utilisé. Il tombe parfois dans les semaines qui suivent la séance. La rougeur et le gonflement obtenus sont les témoins de l’efficacité du traitement et disparaissent en quelques heures.
Rarement on peut observer des croûtes ou des cloques qui se résorbent rapidement avec un traitement adapté (pommade cicatrisante). Des taches brunes ou blanches peuvent également survenir mais tout rentre dans l’ordre en quelques semaines ou mois (laisser passer un été).